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Ô cameroun !
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20 février 2014

Le Cameroun avant les colons

ANATOLE BIHINA | L'Anecdote

 
Les grandes sociétés traditionnelles du Cameroun ont chacune, une histoire qui appartient au Cameroun tout entier.
Pour la mémoire des jeunes d'aujourd'hui et les adultes demain, voici un aperçu de l'histoire.

Les Kotoko: Il est situé à cheval sur la frontière du Tchad et du Cameroun, on peut encore dire qu'il est compris entre le Baguirmi et le Kanem. Du nord au sud, il comprend de nombreux petits royaumes: Missené, Ngala, Makari, Afadé, Maffaté, Goulféi, Mara, Kousseri, Tillam, Sangaïa et plus au Sud, Logone¬Birmi.

Le Mandara: Le Mandara ancien affecte la forme d'un parallélogramme. A cheval sur les deux zones autrefois françaises et anglaises, il englobe le Nord-Cameroun oriental à l'ouest de l'ancien royaume Logone-Birmi. Vers 1715, les missionnaires musulmans arrivent dans le pays, ce qui pousse les habitants à se convertir à l'islam. Jusqu'à la fin du XIXe siècle, les rois du Mandara doivent lutter sans cesse contre l'empire du Bornou et résister contre l'invasion Foulbé. Le Mandara fut à son apogée sous le règne du roi Boukar Guiama. (1773-1828)

Les Foulbés: Les Foulbés (ou peuls) ont une origine assez obscure. Une légende de l'Adamaoua dit qu'il y'avait un certain UKBA, compagnon d'Omar, qui fut envoyé par Mohamed pour prêcher l'Islam dans le Royaume du Mali. Il se maria à une princesse, fille du Roi Badiumanga. Ils eurent 04 (quatre) Fils: Ukba partit en pèlerinage à la Mecque, confia son épouse à un affranchi mais comme il tardait à revenir, cet affranchi épousa sa femme et ils eurent 05 (cinq) enfants.

Les enfants d'Ukba furent les ancêtres des foulbés de pur-sang, ceux de l'affranchi, les ancêtres des foulbé bâtards. Les Maliens n'ayant pas accepté cette infidélité, chassèrent la nouvelle famille qui fut émigrée. Deux des enfants, Vaja et Rendi au bout d'un long voyage s'établirent dans l'Adamaoua. Ils furent les ancêtres des foulbés Vollarbé de Ngaoundéré et des Foulbé Illaga de Rey au 14 ème siècle: Les Foulbés fon¬dent en Afrique Occidentale, dans la Région du Nord, le Fouta-King. 15ème siècle: Ils fondent le Masina, état vassal du Mali, puis du Songhai, à la fin du 15e siè¬cle. Ils continuent leur avancée vers le Sud et atteignent le Pays Haoussa.

Au 16ème Siècle, ils arrivent et s'établissent dans le Bornou. Au 17ème siècle, dans l’Ouest, les foulbés partis du Masina, occupent le Pays du fouta en Guinée et au début du 18ème siècle, ils se répandent dans le pays Massi. Au 18ème siècle, ils se répandent dans l'Adamaoua, se soumettent aux chefs locaux qui eux sont des païens et quand ils sont assez nombreux, ils se regroupent et forment les premiers Lamidats. On pourra dont avoir peu à peu le lamidat de Garoua, de Rey, de bindir.

Adamaoua: La guerre sainte prêchée par Othman Dan Fodio fut entendue par les Chefs Peuls du Fombina (Région du Nord- Cameroun) ceux-ci demandèrent à Othman de leur donner l'étendard de la guerre sainte pour organiser le Pays. Othman choisit Adama en 1806. Adama était le fils d'un lettré nommé Hassana, de la Famille des Bâ établie à Gourin, sur le Faro, il fit de bonnes études au Bornou.

Revenu au pays il fut appelé «Madibo» ce qui veut dire Docteur en sciences Islamiques, il était un mystique fervent. Il fut le chef de Gourin, au Sud du Boudang. Lorsqu'il reçut de la main d'Othman l'étendard de la guerre sainte, Adama devient Emir c'est-à-dire, Chef militaire, Politique et Religieux des croyants. Ainsi il reçut la mission de mener la guerre sainte et les Chefs locaux devaient se soumettre à lui. Adama se fixa à Yola: les Pays soumis à son influence épousèrent le nom d'Adamaoua.

Les Bamoun: Leur fondateur se nomme MSNARE, fils d'un chef Tikar établi sur la rive gauche du Mbam. Au 17ème siècle pour des raisons que nous ignorons, Nshare quitte sa tribu avec une poignée de personnes qui lui étaient soumis, il part à la recherche de nouvelles terres, il part vers le Sud franchit le Mbam et trouve les Bamiléké et les Tikar installés. Il les repousse il s'installe d'abord à Nji-Mom, au Pays des Pa-Mbam, à 20 km au Nord de Foumban. Il soumet 18 Chefs et se fait proclamer Roi de Pa-Mbam. De Pa-Mbam viendra le nom Bamoun donné à son peuple. Etant un homme de guerre, il continue ses conquêtes et se fixe définitivement à Mfom-Ben qui deviendra sa Capitale sous le nom de Foumban, sur le plan politique et Social ils sont très organisés comme chez les Bamiliké le pouvoir absolu est entre les mains du Roi appelé « Mfou » en Bamoun.

Après l'islamisation des Bamoun, sous le règne de Njoya. Ce dernier prendra le nom de sultan, le roi Bamoun jouit d'un prestige divin et représente la puissance des ancêtres, tout près de lui la reine mere joue le même rôle que chez les Bamiléké. Le Roi est entouré d'un conseil formé par les trois «Tita-Mfon» ou pères du Roi. C'est ce conseil qui prend avec lui les décisions importantes,elles sont annoncées au peuple par le « Tita-Ngil » ou père du Pays par après, suivent les Dji, membres de la Famille royale et de Famille Nobles, ensuite les officiers de la cour. En dehors de ce pouvoir central, le roi a des représentants dans les villages qui lui sont soumis, ce sont les Mfo-Yome chargés d'assurer la liaison entre le Roi et le Chef qui dépendent de lui. La Capitale elle-même était divisée en 8 (huit) quartiers et chaque quartier avait un chef assisté d'un adjoint.

Les Bamouns sont un peuple d'artistes spécialisés dans la sculpture des masques, des statuettes de bronze, ils font des compositions d'une rare perfection et le Palais Royal construit par le Sultan Njoya en est un témoignage vivant.

Les Bantou: Les Bantous sont des peuples négro-africains qui se retrouvent un peu partout en Afrique, jusqu'en Afrique du Sud. Le Sud, le Centre du Cameroun sont peuplés de Bantous qui sont arrivés par vagues successives. La 1ère vague appelée invasion du Sud, les Maka, les Ndjem, les douala et les peuples qui leurs sont apparentés. La 2ème invasion est constituée essentiellement de Fang et Bétis. Bantou est le pluriel de Muntu et signifie Homme, l'Histoire des Bantou est marquée par 2 chefs traditionnels à savoir: Martin Paul Samba, né vers 1870 près du village de Biba, dans l'arrondissement d'Ebolowa, peu après sa naissance, sa famille émigre vers la côte et s'installe au village d'Akok, dans l'Arrondissement de Kribi.

En 1889, de passage à Kribi un allemand Von Curt Morgen prend à son service Martin et embarque avec lui d'abord pour Buéa, ensuite pour l'Allemagne. Là, Samba étudie pendant 3 ans dans une école allemande, puis pendant 3 ans encore, il fait des études d'Officier dans l'armée impériale, il en sort avec le grade de Lieutenant. Il est au service de l'empereur Guillaume II et pendant son séjour, il obtient le grade de Capitaine (Hauplmann).

En 1895, le Capitaine revient au Cameroun avec la promesse de l'empereur, selon les vieux notables de l'époque de devenir gouverneur du Cameroun à la place du Gouverneur allemand Von Putt Kamer. Trahi par ses compagnons de voyage, Samba perdit toutes les lettres qui le nommaient à ce poste au cours du voyage, ce qui fit à ce que le gouverneur allemand ne lui donne pas sa place. Samba quitte l'armée Allemande et s'installe à Ebolowa, avec la résolution de chasser les allemand du Cameroun,avec la collaboration de Rudolph Douala Mange Bell, Chef supérieur de Douala, Madola chef à Kribi, Edande Mbita Chef du village Adjap (30 km de Kribi) il organise la révolte. Des armes commandées en Europe sont entreposées à Adjap chez Edandé en secret, Samba entraîne les jeunes Boulou.

Le 03 Août 1914, lorsque la France entre en guerre contre l'Allemagne, samba envoie un message au gouverneur de Brazzaville lui faisant part de son intention d'attaquer l'armée aile-mande au Cameroun. Malheureusement, cette lettre tomba entre les mains du Chef de région allemand Von Hagen qui résidait à Ebolowa. Ce dernier fit arrêter immédiatement Samba. Pourtant, 37 jours après son arrestation il fut fusille devant la prison d'Ebolowa le 08 Août 1914. Le Commandant ordonna au 1er soldat de tirer, le coup partit le mouchoir s'agita et les balles s'envolèrent en sifflant ; il en fut de même pour le second, bref, tous auraient tiré, mais, Samba restait toujours debout et souriant. Le commandant ordonna au 1er soldat de tirer, le coup partit le mouchoir s'agita et les balles s'envolèrent en sifflant; il en fut de même pour le second, bref, tous auraient tiré, mais, Samba restait toujours debout et souriant. Avant de mourir sur le poteau d'exécution il cria «vous n'aurez pas le Cameroun» et soudain, il plia le mouchoir et dit « je n'ai pas peur de la mort, vous pouvez tirer maintenant », les fusils crépitèrent et Samba s'écroula, il était mort.

Les Bamiléké: Les Bamiléké sont descendants baladjis partis de l'Egypte médiévale au IXe siècle de notre ère. Ils arriveront en région tikar vers le milieu du XIIe siècle avant de se diviser vers 1360 à la mort de leur dernier souverain unique: le roi Ndéh. Yendé, premier prince, refusa le trône et alla traverser le Noun pour fonder Bafoussam. Sa sœur ira vers la région de Banso (il existe près d'une trentaine de villages bamiléké dans le Nord-Ouest anglophone). Deux décennies plus tard, Ncharé, le cadet, descendra dans la plaine du Noun pour fonder le pays bamoun. De Bafoussam naîtront quasiment tous les autres groupements bamiléké entre le XVe siècle et le XXe siècle (Bansoa est né en 1910 à la suite de l'exil forcé de Fo Taghe de Bafoussam). Ainsi de suite.

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