Quand le bikutsi se relooke

En marge du Festi Bikutsi, une résidence de création musicale aux couleurs de l’Afrique de l’Ouest a été lancée mardi à Yaoundé.

Danser du bikutsi au son de la kora, un instrument de musique utilisé par les artistes de l’Afrique de l’Ouest. Le tout enveloppé de mélodies en Wolof ou en Fulani.

Ce sera désormais possible d’ici quelques jours. L’ouverture solennelle d’une résidence de création au Camp artistique de Lada (une banlieue de Yaoundé) à la 16^e édition du Festi-bikutsi servira de laboratoire au concept d’Africa Fete intinérant qui favorise un métissage de culture entre les pays africains. Ainsi, il sera question pour les artistes du groupe Nkul Obeng en collaboration avec ceux venus du Bénin, du Sénégal et d’ailleurs de concocter une nouvelle version du bikutsi aux rythmes de l’Afrique de l’Ouest. « On travaillera pendant 11 jours et on pourra avoir un bikutsi en Wolof », a déclaré le rappeur sénégalais Malal Almamy Talla plus connu sous le pseudonyme de « Fou malade ». Pour ces différents artistes, il est question de puiser dans les richesses musicales de l’Afrique centrale et de l’Afrique de l’Ouest pour offrir ce qu’il y a de mélodieux dans un métissage de culture. « Il faut que nous nous connaissions d’abord avant de nous faire connaître ailleurs. Il s’agit de métisser nos différentes richesses culturelles entre artistes pour sortir quelque chose de formidable. Cela fait plusieurs années que nous voulons travailler avec l’Afrique centrale et le Festi-Bikutsi nous offre cette opportunité aujourd’hui», explique Daba Saar, la présidente d’Africa Fete Itinérant.

Pour Réné Ayina, le directeur du Festi Bikutsi c’est une réponse à ceux qui s’interrogent sur ce qui est fait pour que le bikutsi sorte du Cameroun. « Aujourd’hui, ces pays viennent chanter avec leur couleur sous la base du bikutsi. Ce sera un autre visage de la culture camerounaise », a expliqué le promoteur culturel. Et de poursuivre : «  Nous nous battons pour que notre musique aille ailleurs ». Dans ce souci de visibilité sous d’autres cieux, la représentante du ministère de la Culture et des Arts, Ngo Grace Ewang a encouragé les artistes camerounais à saisir cette opportunité pour professionnaliser leurs métiers. Mais déjà, le groupe Nkul Obeng a annoncé la couleur à travers un voyage mucisal au cœur de la forêt pour une mise en condition. En attendant de voir sortir un bikutsi new look, c’est le maire de la commune de Nkol-Afamba, Augustine Alinga Ateba qui promet déjà d’en faire bon usage au cours des prochaines célébrations de mariages. D’ailleurs, le groupe Nkul Obeng et les autres ont donné un bref aperçu de ce qui sortira de cette création. Une musique de mise en condition qui fait voyager le mélomane au cœur de la forêt au son de la guitare basse, des tambours, de la batterie et de la kora. La restitution de cette création musicale aura lieu le 14 novembre prochain. En attendant, la fête a commencé.

Source ; Cameroon Tribune