Le roi Njoya célébré à Brazzaville

a vie du roi Njoya est une histoire. Elle a fait l’histoire positive de l’Afrique noire. Et chaque nation africaine peut et doit même se l’approprier. 

C’est ce que défend, en substance, Joachim Emmanuel Goma Thet-Thet, professeur au département d’histoire à la Faculté des lettres et sciences humaines de l’Université Marien Ngouabi du Congo. Dans une posture de revendication de la revalorisation de l’histoire africaine à travers le génie et l’ingénierie exceptionnelle du 17^e monarque de la dynastie Bamoun, le chercheur congolais a démontré que l’Afrique a souffert « de découpage de  son histoire par les autres ». Ainsi, l’on a entendu parler de la préhistoire ou siècles obscurs de l’Afrique, la découverte et la pénétration de l’Afrique et l’ère post-coloniale. Or, « Njoya a impulsé l’Afrique moderne en son temps déjà, en refusant l’ordre en place et en pensant autrement le monde », a soutenu le Pr. Thet-Thet. C’était dans un auditorium du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération plein d’universitaires, d’étudiants congolais, de chefs de missions diplomatiques, en présence du ministre de la Recherche scientifique et de l’Innovation technologique, Jean-Bruno Itoua, représentant du gouvernement congolais et du représentant du ministre de la Culture et des Arts, le Pr. Jean-Luc Aka-Evy, directeur général de la culture et des arts. C’est que la cérémonie de dédicace de l’ouvrage édité par l’Harmattan-Cameroun « Roi Njoya, créateur de civilisations et précurseur de la renaissance africaine » à Brazzaville a drainé du beau monde. La délégation camerounaise présente à cette rencontre était conduite par le Pr. Daniel Abwa, vice-recteur à l’Université de Yaoundé I. Ce dernier a d’ailleurs retracé le parcours singulier de cette « tête nègrement savante ; citoyen du monde », né très probablement en 1872 et mort en 1933 en exil forcé à Yaoundé.

Cette naissance, à en croire le Dr Salifou Mbemap, correspondait dans l’histoire des relations entre l’Europe et l’Afrique, à l’émergence des exhibitions racistes. « Njoya naît donc à une époque où, quelques siècles après l’abolition de l’esclavage, le Noir est toujours considéré avec mépris comme n’étant pas un homme ». Mais cela ne l’empêche pas de se démarquer et de s’imposer. Njoya, réformateur humaniste, urbaniste, linguiste, écrivain, promoteur de technologie et des sciences médicales, entre autres. Un modèle encore et toujours d’actualité dont le Pr. Charles Zacharie Bowao invite les Africains à s’inspirer et en être fiers. Pour sa part, le Dr Komidor Njimoluh, ambassadeur du Cameroun au Congo, s’est employé à remercier les gouvernements camerounais, congolais, sénégalais et équato-guinéen, qui se sont impliqués dans l’effort de promotion des valeurs de Njoya, « créateur de sens ».

Source : Cameroon Tribune