Pourtant le camerounais avait à coup sûr été engagé “par hasard”. NKono était arrivé en Bolivie en compagnie de l'agent d'un jeune attaquant originaire de son pays, Festus Agu, qui ne savait pas parler espagnol. Durant la semaine de son séjour dans la ville, alors qu'il s'ennuyait puisqu'il était venu sans sa famille, Antonio López Habas, entraineur du Bolívar, lui proposa de s'entrainer avec l'équipe première. NKono n'allait pas réfléchir à deux fois et tout le monde pu alors constater, malgré ses 40 ans, les capacités innées du camerounais, qui allait finir par être recruté immédiatement après. Si Xabier Azkargorta disait être un “illustre inconnu” à son arrivée au pays, ce fut également le cas du gardien de but, un des plus grands de l'histoire, le meilleur africain et Thomas Nkono dut conquérir cette popularité en Bolivie.
Le club avait besoin d'un renfort pour affronter la Copa Libertadores et ce fut l'ancien gardien de l'Espanyol. En 1995, NKono joua dix rencontres de championnat, comme remplaçant de Mauricio Soria, mais il gagna le poste de titulaire durant les deux années suivantes et remporta deux titres nationaux avec son équipe. C'est le 13 octobre 1995 qu'il batit le record d'invicibilité qui perdure à ce jour.
Le gardien camerounais devint un personnage charismatique en Bolivie, où le football avait gagné en importance suite à la participation de la sélection nationale au Mondial des États-Unis en 1994, avec Xabier Azkargorta comme sélectionneur. La célébrité de Thomas Nkono fut telle qu'on lui offrit de fortes sommes pour qu'il porte le short d'une marque sportive, mais le gardien préféra rester fidèle au pantalon de gardien, un vêtement qui l'a accompagné tout au long de sa carrière.
Nkono n'a pu retenir ses larmes lors de la présentation de la mini tournée. Durant son passage en Bolivie, il vivait seul et c'est la chaleur des gens qu'il n'a pas vu le temps passer. 19 ans plus tard, il n 'est plus un inconnu, mais le plus populaire.
Source : As.com
Traduit de l'Epagnol par Guy Everard Mbarga