Marché à bétail de Mora, le nouveau visage

Les commerçants de bétail ont leur marché à Mora, chef-lieu du département du Mayo-Sava dans la région de l’Extrême-Nord et située à 35km de la frontière du Nigéria.

A Mora, le jeudi 21 juillet 2016, ils étaient nombreux, commerçants, autorités traditionnelles, religieuses et administratives locales, venus pour l’inauguration du marché à Bétail. 

D’une superficie d’environ 4 hectares, le marché de Mora a dorénavant des infrastructures sécuritaires pour le bétail, des sanitaires, des bureaux pour l’administration du marché, des magasins et hangars de commercialisation et des points d’accès à l’eau potable.

« Ces nouvelles infrastructures viennent à point nommé et vont combler les attentes des populations dans la perspective de la relance des activités socio-économiques », a relevé M. Babila Akaou, Préfet du département du Mayo-Sava pendant la cérémonie officielle d’inauguration du marché.

La situation sécuritaire de la région depuis 2014 a occasionné un afflux massif de déplacés internes dans la ville de Mora. On compte dans cette ville 23 556 personnes déplacées internes (chiffres avril 2016). Les conséquences sur les circuits traditionnels de commercialisation du bétail et des stratégies des producteurs et exportateurs sont directes.

La fermeture des marchés à bétail le long de la frontière a eu pour conséquences immédiates l’engorgement des marchés à l’intérieur du département du Mayo-Tsanaga, la raréfaction des ressources pastorales, l’installation des éleveurs le long de la route nationale N°1 et dans les villages autour de la ville de Mora, la baisse du prix des animaux et  la diminution des activités d’embouche bovine et ovine.

Le marché de Mora est le cinquième construit ou réhabilité par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) dans le cadre du projet « Réponse rapide pour le renforcement des capacités de résilience et la prévention des conflits à l’extrême nord et à l’est du Cameroun », financé par le Gouvernement du Japon. Il s’agit des marchés de Zamaï à Mokolo, Ibou à Kousseri, dans la région de l’Extrême Nord et des marchés de Bandongoué à Batouri et de Yokadouma dans la région de l’Est.

Les marchés à bétail sont des lieux d’échange d’animaux sur pied ou de produits animaux entre producteurs, acheteurs, revendeurs et exportateurs. Ils constituent également un cadre de concertation et d’échange d’information entre les acteurs. De ce fait constituent une plateforme essentielle à l’économie locale.

La construction et la réhabilitation des marchés n’est qu’un début de solution aux problèmes socio-économiques que connait la région ; « la communauté humanitaire et les acteurs de développement dans leur ensemble se sont fortement solidarisés du Cameroun et de sa population vulnérable, particulièrement dans les régions de l’Est et de l’Extrême Nord, afin de répondre aux besoins urgents de ces populations qui ont du jour au lendemain perdu leurs moyens d’existence durables » a relevé Mme Najat Rochdi, Représentant Résident du PNUD. « Le PNUD avec l’appui du Japon accompagne le gouvernement camerounais dans ses priorités de résilience. De nouvelles ressources seront dans ce cadre consacrées à l’emploi des jeunes  et à leur pleine participation à la cohésion sociale et au développement durable de leur région en  2016/2017, l’année où d’avantages d’efforts seront nécessaires» a-t-elle rajouté.

Le Projet « Cohésion sociale » 2016/2017 financé par le Gouvernement du Japon visera les Jeunes et les populations d’accueil dans trois départements, notamment le Mayo Sava, le Mayo Tsanaga et le Logone et Chari. Ils bénéficieront d’opportunités d’emplois humanitaires à cycle court, et de formations qualifiantes pour pouvoir créer de très petites entreprises et améliorer leurs revenus.