Caly cherche sa place dans le bois

L’entreprise multi-facettes Caly la Calyté transforme le bois en gadgets, jouets et objets usuels; mais s’active aussi dans les trophées. L’aventure d’un entrepreneur qui a abandonné des prospective en Allemagne pour s’adonner à sa passion pour le ligneux.

Le bourdonnement des machines à quelques encâblures du marché Etoudi, non loin des locaux de la chaine de télévision Canal 2 à Yaoundé, trahit la présence de l’usine dans ce quartier. Mais l’arrivée d’un visiteur dans l’atelier ne suffit pas pour arracher les ouvriers à leur besogne. Découpage à la scie à chantourner, ponçage pour embellir l’objet, tout est mis en œuvre pour que Caly puisse livrer le marché d’une signalétique en bois dans un bref délai. C’est dans cette ambiance que l’entreprise travaille au quotidien et parvient à satisfaire sa clientèle. Plusieurs faits d’armes sont à l’actif de la jeune entreprise, notamment les porte-clés des bureaux de la CAF sis au quartier Mbankomo à Yaoundé, ou bien des plateaux de service vendus dans les supermarchés comme Arno.

Mais Caly a réussi à imposer son label surtout dans la réalisation des trophées. C’est à l’expertise de la jeune structure qu’on doit les trophées remis lors des événements tels que le Sago 2016, PME Exchange 2015, Africa Lady awards. « J’aimerais que tout le monde pense à Caly quand il faut réaliser des trophées », formule Cyrille Teukam, promoteur de la PME.

« Caly la Calyté » voit le jour en 2005 grâce à la détermination de son promoteur. En provenance de son Mbouda natal au début des années 2000, nanti d’un baccalauréat en électronique, Cyrille Teukam s’inscrit à l’institut Siantou où il suit des cours d’informatique de gestion et à l’institut Goethe pour des cours d’allemand. Son objectif alors : poursuivre ses études en Allemagne. Mais le rêve va très vite s’estomper lorsque Cyrille se découvre une nouvelle passion pour les jouets en bois qu’il achète et revend. Ce qui provoque un tollé au sein de la famille. La forte demande en objets issus du bois redonne confiance au jeune homme qui s’accroche et multiplie les recherches dans le domaine. «Je me suis révolté du fait qu’il faille acheter des choses en bois importé alors qu’il y a le bois dans mon pays», confie Cyrille. Il fait alors ses classes dans une entreprise spécialisée en la matière où il acquiert le savoir-faire avant de s’installer à son propre compte.

A ce jour, « Caly la Calyté » emploie six personnes à temps plein et des ouvriers à la commande. L’entreprise approvisionne le marché sous plusieurs marques parmi lesquelles « Horlogiz », spécialisée en horloges, « Caly Jeux » pour les jouets éducatifs tels que les puzzles et les preschools. « Woody », la gamme prestige de la maison, distribue les porte-clés, porte- cartes de visite, stylos, agendas et accessoires de bureau. Des produits dont la particularité est sa matière première, à savoir « le bois 100% camerounais », qui constitue également son argument de vente principal face à la concurrence internationale. Mais ce n’est pas sans compter avec les difficultés auxquelles l’entreprise fait face. Après chaque livraison, il faut attendre 60 jours pour voir régler sa commande. Un délai que le promoteur juge trop long et ralentissant pour ses activités. Pourtant, Caly ambitionne de se doter de machines pour devenir un acteur important de l’industrie du bois. L’entreprise envisage de s’installer à Douala, question de se rapprocher de ses clients dont la majeure partie se trouve dans la capitale économique.

Publié en association avec Le Quotidien de l’Economie
Auteur: Ruben Tchounyabe

http://www.cemacbusiness.com/2016/09/08/cameroun-caly-pour-les-jouets-en-bois-caly-makes-its-place-in-wood/?utm_source=wysija&utm_medium=email&utm_campaign=Daily+newsletter