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Ô cameroun !
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30 octobre 2016

Pêche: la manne de Maga

 Patrice MBOSSA

 

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Malgré les difficultés liées à l’entretien du lac artificiel de Maga, les pouvoirs publics ne lésinent sur aucun moyen pour en faire un instrument de développement.

Un lac dans le Sahel. Un lac artificiel, concrétisation de la volonté politique de l’Etat. Il est situé dans le chef-lieu de l’arrondissement du même nom, département du Mayo-Danay, région de l’Extrême-Nord. Il s’agit d’un outil de développement mis en place  en 1978, en vue de faire de cette zone un bassin de production du riz. Le lac artificiel de Maga, c’est 150 km2 de superficie en période d’étiage. En période de crue, il atteint 360 km2 pour une quantité d’eau estimée à 600 000 000 m3 d’eau. Il s’étend sur une longueur de 27 km ; allant de la localité de Guirvidig jusqu’au déversoir de Pouss. L’eau qui s’y jette est captée d’un peu partout : elle vient de quelques cours d’eau du Mayo-Danay, du Diamaré, des monts Mandara dans le Mayo-Tsanaga, du plateau de l’Adamaoua… Selon M. Daliwa, chef du centre d’alevinage et du contrôle de pêche, ce lac contient 63 espèces de poissons. Le lac de Maga est, pour ainsi dire, la mamelle nourricière des riverains puisque c’est de cette vaste étendue d’eau que les populations tirent l’essentiel de leurs ressources. 


Selon certaines indiscrétions, c’est du retour d’une visite d’Etat effectuée à Baden Baden, en Allemagne en 1974, qu’Ahmadou Ahidjo, le premier président de la république, a décidé de créer le lac artificiel dans cet endroit désert ; à l’époque un bled. Lui-même est allé à Maga le 18 juillet 1982 apprécier l’ouvrage réalisé. Ce souvenir reste vivace dans l’esprit des populations de Maga. C’était à l’époque où le sénateur Youssoufa Daoua décédé le 11 octobre 2015 était le chef de ce qui était encore le district de Maga. La digue était encore toute neuve.  Aujourd’hui, l’ouvrage a pris de l’âge. Des renards (fissures) se créent par endroits sur cette digue en terre, provoquant ainsi l’écoulement de l’eau en aval du barrage constituant un réel danger pour les populations riveraines. Mais, l’Etat veille. 


 La maîtrise de l’eau du lac de Maga réside dans la maîtrise de certains ouvrages tels que les berges, les digues de protection des berges du lac ou du Logone, car dès qu’il y a rupture au niveau des berges du Logone, les eaux se déversent dans le Lac Maga. Ce fut le cas en 2012, quand une inondation meurtrière a été enregistrée.  En effet, le barrage-digue du lac de Maga qui n’avait pas à l’époque subi un entretien régulier n’a pu contenir toute la quantité d’eau qui est venue faire le trop-plein. En septembre 2015, les autorités administratives de Maga et les populations ont encore eu des sueurs froides par rapport à cette digue de protection dont les travaux d’urgence prescrits par le président de la République ont été officiellement lancés. Ils sont exécutés par l’entreprise SOTCOCOG tandis que l’entreprise GEYSER s’occupe en outre de la berge du Logone, mais aussi de la réhabilitation de 7500 ha des périmètres rizicoles de la SEMRY. Ceci, en attendant les travaux en profondeur tels que prescrits par le président de la République. Car, ce lac dont presque tout le département du Mayo-Danay tire l’essentiel des ressources est un précieux instrument de développement mis en place en vue de la prospérité des populations riveraines.  


Levier de l’économie


La pratique de l’agriculture, et précisément de la riziculture est la raison d’être de la mise en place du lac de Maga. Sur ce point, l’Etat qui s’appuie sur la Société d’Expansion et de Modernisation de la Riziculture de Yagoua (SEMRY) ne cesse de jouer son rôle d’encadrement des cultivateurs. Ces dernières années, il a consenti d’énormes moyens financiers pour le renouvellement des équipements de cette société à caractère public. En 2011, la SEMRY a été dotée de 12 pompes hydrauliques toutes neuves. L’acquisition de ce matériel a été une véritable épine que les pouvoirs publics enlevaient ainsi des pieds des responsables de cette entreprise, car après plus de 30 années de fonctionnement, les premières pompes installées dès la création de la SEMRY étaient devenues vétustes et tombaient régulièrement en panne.  A côté de ces pompes hydrauliques, l’Etat a, en outre, consenti de moyens colossaux pour l’acquisition ou la réparation des engins de labour. A côté de la riziculture, principale source de devises des populations, il y a aussi l’activité de pêche. 
Ibrahim Boukar, le maire de Maga, nous a affirmé que le premier avantage que sa commune  tire de la présence du lac réside dans le paiement des taxes, étant donné que des milliers de personnes viennent y mener leurs activités de pêche et tous les usagers sont assujettis au paiement des taxes. Grâce au lac artificiel, Maga est devenu une grande plaque tournante de la commercialisation du poisson. Les pouvoirs publics ne ménagent aucun effort dans l’accompagnement de tous ceux qui vivent des revenus tirés du lac. L’organisation des vendeuses des poissons en groupes d’initiatives communes, la mise à disposition des fumoirs modernes gérés par les femmes et l’ouverture d’une chambre froide au centre d’alevinage et des pêches de Maga sont quelques exemples qui attirent le visiteur.

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