Identification : La nouvelle carte fait courir à Bertoua

Ils sont en moyenne 300 personnes qui sollicitent chaque jour l’obtention de ce précieux sésame rénové.

Jeudi 12 janvier 2017. Il est à peine 10heures, mais déjà, le commissariat central de Bertoua situé entre la délégation régionale du travail et la Cnps se retrouve assiégé par la foule. Plus de 200 jeunes, alignés, attendent patiemment d’être appelés à travers la fenêtre arrière du bureau d’identification. Ils sont partis très tôt ce matin de leurs domiciles familiaux, pour venir se faire établir des cartes nationales d’identité (Cni). Plusieurs viennent des villages environnants de la cité capitale de l’Est. Ceux trouvé sur place sont venus de Gouékong, Ndoumbi, Bouam, Ngolambélé, Boulembé, Adinkol, etc. Selon Ndanga T, qui réside au village Gounté, «on est servi rapidement et l’accueil semble bon ».

Le jeune homme vient justement de passer l’étape de l’empreinte digitale et de prise de photo. Dès ce jeudi soir, il pourra rentrer en possession de son récépissé de la nouvelle Cni avec puce qu’il caresse le rêve d’avoir dans quelques mois. Tout à côté de lui, Armelle K, venant aussi d’un village périphérique. Elle aussi a déjà traversé les autres étapes et n’attend plus que d’être filmée, pour l’établissement des photos qui permettront de boucler son dossier. Ces usagers apprécient la qualité du service. Les hommes en tenue eux, ont redoublé d’ardeur à la tâche pour satisfaire cette forte demande. Le commissaire apprend-on est disposé à signer les récépissés qui arrivent dans son bureau. Depuis le mois de septembre 2016, la demande s’est fortement multipliée. « Nous sommes partis d’une moyenne de près de 300 dossiers par semaine, à plus de 500 par semaine », révèle une source proche du bureau d’identification. Contrairement aux 5000 francs Cfa exigés pour l’obtention de l’ancienne carte nationale d’identité, il faut désormais débourser 2800 francs Cfa seulement, pour se faire établir la nouvelle Cni.

Et cette situation ne va pas sans difficultés. « Il y a des coupures intempestives d’électricité et momentanément des problèmes de connexion avec le serveur central lorsque le débit est faible » indiquent nos sources. Ici, les usagers impatients qui essaient parfois d’infiltrer le bureau pour monnayer l’établissement de leur Cni sont refoulés et sommés de passer par les rangs. D’autres, non au fait des pièces à fournir, sont obligés de revenir le lendemain avec lesdits documents.

Renseignement

Étant donné que la région de l’Est partage une longe et poreuse frontière avec la République centrafricaine et le Congo-Brazzaville, et qui abrite un nombre important de réfugiés, des dispositions particulières ont été prisent pour sécuriser la nationalité camerounaise. « Lorsque nous recevons les dossiers des usagers, nous avons dix jours pour vérifier l’authenticité de leurs actes de naissances. A partir des informations qui sont porté sur ce document nous saisissons nos collègues qui sont dans les localités indiquées pour investiguer. C’est ainsi que nous prenons plusieurs faussaires qui veulent passer par nos mailles », souffle une source interne. Pour répondre à la forte demande, la Délégation générale à la sûreté nationale (Dgsn), a créée six postes d’identification à l’Est. A Bertoua, il existe deux. Le commissariat central de la ville et l’Emi-émigration. Les quatre autres se trouvent dans les villes d’Abong-Mbang, Batouri, Yokadouma et Bétaré-Oya.

Ange-Gabriel OLINGA B.

Bertoua.info