Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Ô cameroun !
Ô cameroun !
Derniers commentaires
Archives
15 mai 2017

Entre assurance maladie, mutuelles et système D

24 heures
Yvette MBASSI-BIKELE | 15-05-2017 16:52

 

Les populations usent de différents mécanismes face à la maladie. D’où ces iniquités dans l’accès aux soins de santé.

xx8587_P_12_PH_02_Assurance_Maladie

Malgré les efforts de promotion des mutuelles de santé depuis une décennie et l’existence d’une vingtaine de compagnies privées proposant des polices d’assurance maladie, à peine 1% de la population camerounaise bénéficie d’une couverture du risque maladie. Cette situation explique en partie que la dépense de santé des ménages s’effectue à 94,6% sous forme de paiements directs au point de délivrance lors des épisodes de maladie. Soit une somme estimée à 556 milliards annuels en 2010, pour une dépense totale de santé estimée à plus de 680 milliards de F dont plus de 75% à la charge directe des ménages. Ce mode d’achat des soins et services de santé est inefficient, rendant les indicateurs du Cameroun en la matière moins bons que ceux des pays africains allouant moins de ressources à la santé des populations. Du coup, les usagers se plaignent de l’inaccessibilité des médicaments et des plateaux techniques hospitaliers. Et plusieurs évaluations constatent la sous utilisation des services de santé et l’expansion du recours aux soins dans le secteur informel : 30% de la dépense de santé des ménages, soit plus de 150 milliards annuels.


Pourtant, le soutien de la demande de soins de santé est une priorité gouvernementale traduite par de nombreuses mesures de gratuité et de subvention de certains médicaments, examens médicaux ou traitements. Il en est de la vaccination des moins de cinq ans, la prévention et le traitement du paludisme, les kits obstétricaux et le chèque santé pour les femmes enceintes, la dialyse, la prise en charge des pathologies endémiques ou pandémiques à l’instar de la tuberculose, le Vih/Sida, la lèpre, les vers intestinaux, l’onchocercose, les cancers… De plus, des partenaires au développement subventionnent des soins gratuits dans certaines régions du pays. Il en va de même des associations communautaires et des élites qui organisent régulièrement des campagnes de soins gratuits avec dons de médicaments. Dans le secteur parapublic et privé, diverses formules sont utilisées. Notamment la prise en charge directe des employés et leurs familles dans le service de santé de l’entreprise ou dans la formation hospitalière et pharmaceutique conventionnée. Et aussi la souscription d’une police d’assurance avec un taux de couverture pouvant atteindre 80% des frais. Des mutuelles de santé pour la couverture des soins des travailleurs de l’économie informelle et agricole, sur la base d’une adhésion volontaire. Mais des corporations et des familles souscrivent aussi directement à des assurances particulières.


L’accès aux formations sanitaires étant sous-tendu par les finances, les plus pauvres et les ruraux doivent souvent effectuer un choix cornélien entre la scolarité des enfants, l’alimentation et les soins de santé. Ainsi, les colonnes des journaux rapportent régulièrement les cas de séquestration de patients insolvables.

Publicité
Commentaires
Ô cameroun !
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 2 253 460
Publicité