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31 mai 2017

Agriculture: avis de rajeunissement

24 heures
Rousseau-Joël FOUTE | 30-05-2017 15:33

L’implication des jeunes dans les activités agropastorales est soutenue par plusieurs programmes et un discours politique volontariste.

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Face à la poussée démographique et à l’urbanisation rapide, le Cameroun doit trouver des voies et moyens pour produire plus de denrées alimentaires, en quantité et en qualité. L’enjeu est double : atteindre l’auto-suffisance alimentaire pour limiter les importations. Ensuite, exporter le surplus pour gagner des devises dont le pays à besoin pour financer les investissements nécessaires à la croissance économique.
Traditionnellement, l’activité agricole était davantage l’apanage des personnes plus ou moins âgées. Si la relève de cette  force de production qui est en train de décliner n’est pas assurée à temps, on court le risque de manquer à un moment donné de bras valides pour pouvoir produire. C’est dans ce contexte que depuis quelques années, les jeunes, par ailleurs confrontés pour la plupart à la pauvreté et au chômage,  sont mobilisés vers les activités agropastorales.
La tâche n’est pas facile, car nombre d’entre eux trouvent ce travail dévalorisant et pénible, surtout lorsque l’agriculture est pratiquée avec des moyens archaïques. En bon père de famille, le chef de l’Etat, dans son message à la jeunesse le 10 février 2016, à invité ses jeunes compatriotes « à opérer une réelle révolution des mentalités à ce sujet ». Il leur a expliqué que « la terre ne trahit jamais. N’ayez pas peur de franchir le pas, soyez les entrepreneurs agricoles dont le Cameroun a besoin. C’est un métier noble et rémunérateur de ce qu’il est convenu d’appeler l’économie réelle ».
Pour accompagner une meilleure implication des jeunes, de nombreux projets existent au niveau du gouvernement pour soutenir le développement rural. C’est le cas du Programme de promotion de l’entrepreneuriat agropastoral des jeunes (PEA-Jeunes) qui a pour objectif de donner aux jeunes et femmes les moyens d’accroître leurs revenus et d’améliorer leur sécurité alimentaire à travers des entreprises rentables, intégrées dans les filières agropastorales porteuses, et offrant des opportunités d’emplois viables en milieu rural. De façon spécifique, il est question de fournir des appuis financiers et non financiers adéquats pour la création et la gestion d’entreprises agropastorales performantes par les jeunes. Puis, promouvoir le développement d’un cadre politique, organisationnel et institutionnel favorable. 
 

 

La parole aux acteurs

 

Alex Sonkwe: « Déjà plus de 360 jeunes bénéficiaires »

Responsable de la formation au PEA-Jeunes

« Nous avons commencé en 2015 avec 80 recrues et puis en 2016 avec 281 jeunes. C’est dire qu’il y a déjà plus de 360 jeunes bénéficiaires, dont 58 déjà financés et installés. Il faut dire que le mécanisme de financement après incubation est structuré de sorte que le bénéficiaire apporte 10%, le PEA-Jeunes 40% sous forme de kit de démarrage et une institution de finance rurale octroie les 50%. Le plafond des financements étant fixé à trois millions de F. Il y a donc 58 jeunes qui ont passé l’étape de financement et sont suivis sur le terrain de production par des spécialistes. Les 281 de la deuxième cohorte sont en train de recevoir leurs financements puisque près de 150 d’entre eux disposent déjà d’un plan d’affaires validé. »

 

Blondine Nguiamba: « Ce programme arrive comme une bénédiction »

Bénéficiaire de la troisième cohorte

« Je suis basée à Soa et j’ai été sélectionnée lors du passage des facilitateurs du PEA-Jeunes. Ils sont venus nous rencontrer dans les villages pour présenter le programme. Personnellement, je fais dans la commercialisation du maïs. Jusqu’ici, j’allais dans les champs acheter et vendre dans les marchés. Il m’est arrivé d’avoir de grosses commandes que je n’ai pas pu livrer. Donc, je réfléchissais à voir comment produire moi-même. Le programme arrive donc comme une bénédiction. J’ai déjà découvert d’autres variétés de maïs qui produisent plus. J’ai appris à tenir un champ de façon professionnelle, à conserver ma production et à cibler des marchés ».

 

 Louis Ndjie: «Nous aidons les jeunes à affirmer leurs projets »

Directeur de l’IAO, centre d’incubation du PEA-Jeunes

« Notre institut a suffisamment de structures pour offrir aux jeunes incubés des formations dont ils ont besoin pour développer leur idée de projet. Nous avons une unité de production de poulets de chair, de poules pondeuses, de lapins, de petits et gros ruminants, des plants maraîchers et alevinage. Bref, on a déjà ce qu’il faut pour qu’un jeune qui arrive trouve des éléments qui lui permettent d’affiner son projet. Evidemment, il y a encore des aménagements à faire, des ateliers à renforcer pour que le centre devienne plus performant ».
 

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