Grégoire DJARMAILA | 04-07-2017 08:49

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Pour donner un second souffle à ce mythique établissement, l’évêché d’Eseka vient de confier sa gestion à l’Amicale des anciens de cette structure appartenant à l’église catholique.

Des bâtiments défraichis et envahis par la broussaille. Des salles de classe dégarnies, des effectifs d’élèves drastiquement réduits, des résultats scolaires et sportifs médiocres voire catastrophiques, une trésorerie déficitaire. Un corps enseignant totalement démotivé. Ce tableau presque apocalyptique a été peint samedi dernier par l’Abbé Augustin Simb qui était jusqu’à date le principal du collège Sacré-cœur de Makak, affectueusement appelé Cosaco. Touchés par la décrépitude de ce mythique établissement scolaire qui les a moulés, les anciens de ce collège, réunis au sein de l’Amicale des anciens élèves du Collège Sacré-Cœur de Makak (Amicosaco) ont décidé de le réhabiliter et de le moderniser, à titre de reconnaissance. La signature samedi dernier à Makak de la concession de gestion entre l’Amicosaco et l’évêché d’Eseka, son propriétaire, marque donc un nouveau départ pour cette institution confessionnelle.

A l’occasion, de nombreux Cosacois sont venus principalement des régions du Littoral et du Centre pour matérialiser cet acte historique. La cérémonie s’est déroulée à l’amphithéâtre de l’établissement, en présence du directeur de l’enseignement secondaire général, Nka Boumsong, représentant personnel du ministre des Enseignements secondaires, du préfet du département du Nyong et Kelle, Aboubakar Iyawa, du chancelier diocésain d’Eseka, l’Abbé Alain Robert Dimaï, représentant personnel de Mgr Dieudonné Bogmis, l’évêque du diocèse d’Eseka, empêché.


Dans ce contrat de concession qui comporte 17 articles, le collège Sacré-Cœur de Makak sera géré à partir du 1er juillet 2017 et ce, pendant 25 ans (renouvelables) par l’Amicosaco qui en assurera la gestion administrative, financière, pédagogique et patrimoniale. Une période transitoire de 5 ans est accordée à l’Amicosaco pour la mise en œuvre de cette concession. En termes clairs, l’Amicosaco recrute élèves et enseignants, définit le contenu des programmes conformément aux directives du Minesec et au caractère confessionnel de l’établissement. Une redevance est versée tous les ans par l’Amicosaco à l’évêché d’Eseka.
Avant d’apposer sa signature au bas de ce document, le chancelier diocésain d’Eseka  a salué cette initiative des anciens élèves du Cosaco et qui vise à donner une seconde vie à cette structure. L’Abbé Alain Robert Dimaï invitera le concessionnaire à maintenir le caractère catholique de l’établissement ainsi que les principes de rigueur, de discipline et de l’éthique. « La formation à dispenser aux apprenants doit être holistique, c’est-à-dire à la fois physique, intellectuelle, morale, humaine et spirituelle », conclut-il.
Pour sa part, le président national de l’Amicosaco a promis de pérenniser le caractère et les valeurs de la structure. Pour Charles Borromée Etoundi, ce partenariat est un cas atypique car selon lui, c’est la première fois que l’église catholique confie la gestion d’un établissement privé confessionnel à des laïcs. Il espère compter sur le concours du Minesec pour appuyer cette initiative tant en ressources financières qu’humaines. Il a rassuré les populations de Makak de ce que l’Amicosaco va réserver un traitement spécial à leurs enfants à travers l’octroi des bourses aux meilleurs élèves. A voir leur engagement et leur enthousiasme, les anciens Cosacois ne doutent pas de leur capacité à relever ce challenge. Avant la signature de l’acte de concession, ils ont confié cet ambitieux projet au seigneur à travers une messe dite en la chapelle du collège.
Créé en 1946 et situé à environ 80 km de Yaoundé, dans l’arrondissement de Makak,  département du Nyong et Kelle, le collège Sacré-cœur de Makak a commencé à péricliter depuis le départ des frères canadiens du Sacré-cœur en 1985.