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30 août 2017

Tchéboa: une position stratégique

Regions
Eric ELOUGA | 30-08-2017 15:38

tchéboa

Cette localité dispose d’acquis porteurs d’espoirs, vu sa situation avantageuse sur la route nationale n°1 et  son  potentiel économique.

Deux éléments, indicatifs et révélateurs du poids grandissant de l’arrondissement de Tchéboa. Distant de juste 40 kilomètres de la capitale régionale Garoua, on s’attendrait à ce que nombre de travailleurs en poste à Ngong, aient leurs quartiers dans la « grande ville » voisine. Mais sur ces dernières années, c’est plutôt le mouvement inverse qui est observé, laissent entendre des connaisseurs de la zone. Selon eux, ils sont désormais plus nombreux, les travailleurs de Garoua ayant choisi de résider à Ngong. D’ailleurs, au niveau de la commune, on explique que l’animation à la gare routière est essentiellement nourrie par les mouvements de ces ralliements quotidiens. De la même façon, alors que pendant longtemps les riverains de Tchéboa repliaient à Garoua lorsqu’ils étaient en quête de loisirs ou d’ambiance, aujourd’hui, ils sont nombreux à plutôt laisser Garoua, pour se délasser à Ngong.


Car l’histoire de Tchéboa, c’est un peu celle d’un géant (à l’échelle régionale), qui a longtemps souffert de l’ombre de ses voisins, au point de voir son énorme potentiel mésestimé. Aux côtés de la grande capitale régionale Garoua, l’autre commune voisine de Lagdo, dont le barrage et les succulents poissons ont construit une certaine renommée, ou encore le mythique Rey Bouba, avec son attrait touristique, voire Guider, la deuxième ville de la région au niveau économique, Tchéboa a su avancer. Sans faire beaucoup de bruit. Avec notamment un argument de taille : son grand marché du lundi, que nous trouvons en pleine effervescence, au moment où notre équipe effectue sa descente. Il faut dire que de par sa position stratégique, le long d’un tronçon de la nationale N°1, ce centre d’échanges s’est rapidement imposé comme un grand hub commercial régional.

Où les ravitaillements desservent tant la partie méridionale du pays que certains pays voisins. En matière de granulés, l’on dit du marché de Ngong qu’il est le plus important de la région. Les producteurs viennent de presque toutes les communes environnantes (Touroua, Mandingring, Poli, Rey Bouba, Tcholliré, etc) pour y écouler le fruit de leurs récoltes. Mais le marché est varié. Le bétail, les engrais, les produits artisanaux, l’alimentation de bétail, les fruits, et divers autres produits manufacturés ou non, s’imposent sur les étals et boutiques. Justifiant ainsi les longues files de camions et remorqueurs, qui stationnent dans les dédales du marché, pour s’y approvisionner. Et comme pour souligner la puissance de cet espace commercial, la mairie qui en tire une large partie de ses ressources, révèle que n’eût été les malversations et réseaux de distraction massive des recettes (notamment celles issues des céréales), la commune de Ngong pourrait en tirer suffisamment d’argent pour se financer sans l’aide des centimes additionnels communaux. C’est dire !


Mais pour important qu’il soit, Tchéboa ne tire pas son essor que de son marché, lui-même alimenté par l’agriculture et l’élevage, qui occupent 92% de la population. La dynamique de développement se mesure aussi aux chantiers qui se multiplient, soit du fait des investissements de l’Etat, soit du fait de la commune. L’électrification de la route Ngong – Touroua, a permis à de nombreux villages d’être raccordés au réseau, en attendant la route. Le réseau d’adduction d’eau est en cours d’achèvement. Ce qui va maximiser l’accès des populations au précieux liquide. Les artères principales bénéficient de l’éclairage public, grâce au solaire. Le Cercle des amis du Cameroun (Cerac) a renforcé les infrastructures et le plateau technique dans le volet sanitaire… Et de plus en plus, la mairie aménage des ouvrages d’art et espaces verts, qui renforcent l’embellissement des décors, tout en offrant des espaces de distraction. Du coup, Tchéboa, le « géant » régional grandi dans l’ombre, veut désormais capitaliser tous ces acquis. Pour montrer ses muscles et asseoir une ambition jusque-là, latente.

Vision

Ahmadou Abdoulaye: « Il faut des emplois pour les jeunes »

Travailleur résidant à Ngong.

« Le constat que nous faisons en matière de développement, autour l’arrondissement de Tchéboa, n’est pas du tout rassurant. Premièrement, le taux de chômage, surtout des jeunes, est particulièrement élevé dans cette unité administrative. Vu ses ressources réduites, la commune ne peut pas offrir des emplois à ceux qui les sollicitent. C’est fort de cet état de fait que nous souhaitons que l’Etat mette en place des structures ou des projets permettant d’occuper les jeunes désœuvrés, si nombreux dans notre contrée. Il faut une solution au désœuvrement des jeunes, ce phénomène étant à l’origine de beaucoup de maux que nous décrions et déplorons ici. A l’instar des vols, des agressions répétitives, de la consommation abusive de l’alcool et autres stupéfiants».

Pauline Kosga: « La localité a beaucoup évolué »

Conseillère municipale.

« C’est depuis janvier 1992 que je réside à Ngong. La localité a, entre temps, beaucoup évolué. Lorsque j’y arrivais, elle s’étirait tout juste de part et d’autre de la route nationale n° 1. Aujourd’hui, la ville s’est considérablement développée et étendue. Au point de toucher certaines zones de l’arrondissement voisin de Lagdo. Du côté ouest de la cité, les espaces qui jadis étaient occupés par des champs, sont aujourd’hui envahis par des maisons d’habitation. Mais, en dépit de cette évolution, nous faisons face à moult problèmes. Parmi ceux-ci, les plus préoccupants ont trait au manque d’eau potable et aux coupures intempestives d’électricité. Il est souhaitable que les pouvoirs publics apportent des solutions à ces problèmes. »

Ousmane Yaouba: « Les taxes ont augmenté »

Commerçant.

« Nous sommes confrontés à de nombreux problèmes. Au marché d’arachide par exemple, l’on a institué de nouvelles taxes qui n’existaient pas auparavant. Par le passé, lorsque nous vendions un sac d’arachide de 50 kg,  nous payions 100 F à la commune, avant qu’il ne soit chargé dans le camion. Le lamidat de Tchéboa percevait lui  aussi 100F,  par sac. Mais maintenant, de nouvelles taxes se sont ajoutées. Hormis les deux premières, les services des Impôts nous réclament actuellement un autre paiement. En dehors de ces problèmes liés aux taxes, nous souffrons aussi du manque de routes praticables. Nos routes sont en très mauvais état. Ce qui rend difficile l’écoulement de nos produits. »

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