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Ô cameroun !
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2 novembre 2017

Dr. Christian Pout, Président du Think Tank CEIDES: « Il importe de bien décrypter cette performance »

Economie
Alliance NYOBIA | 02-11-2017 10:07

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La Banque mondiale vient de publier l'édition 2018 de son classement Doing business. Le Cameroun y a gagné trois places par rapport à l'année dernière. Un commentaire ?


C’est toujours un signal positif qui est envoyé aux acteurs de la sphère économique lorsque le classement de notre pays dans le Doing Business s’améliore d'une année à l'autre. Il importe toutefois de bien décrypter les tenants de cette performance. La réforme à laquelle notre pays doit ce résultat a eu son principe adopté il y a plus de deux décennies. Il s’agit du Fichier bancaire national des entreprises (FIBANE) et de la centrale des incidents de paiement. Dans le même sillage, il est important de signaler que la loi n°2016/014 du 14 décembre 2016 fixant le capital social minimum et les modalités de recours aux services du notaire dans le cadre de la création d'une société à responsabilité limitée (SARL) et le décret n°2017/0877/PM du 28 février 2017 fixant les modalités d’authentification des statuts des  SARL établis sous seing privé dans les centres de formalités de création des entreprises au Cameroun ont eu une influence positive sur l'appréciation du critère de la création d'entreprise tel que pris en compte dans le Doing Business. En fait, les analystes du Doing Business ont estimé que la réduction du capital minimum à 100 000 F aurait un effet positif sur l'amélioration du climat des affaires en amoindrissant un écueil majeur à la création d'entreprise dans notre contexte. Je note donc que la mesure des règlementations dans dix domaines du cycle de vie d'une entreprise a permis à notre pays de s'en tirer avec des progrès dans deux d'entre eux : la création d'entreprise et l'obtention de prêt.  Cela indique que des réformes attendues dans les huit autres doivent rapidement être adoptées.


163/190, ça reste faible pour un pays qui a besoin d'investisseurs pour se développer. Que faut-il au Cameroun pour être mieux vu et attirer davantage ?


Si je ne m'en tiens qu'au Doing Business et aux critères mesurés cette année, les marges de progrès du Cameroun demeurent importantes pour rejoindre le train des pays les plus réformateurs en Afrique. L'obtention d'un permis de construire, le raccordement à l'électricité, le transfert de propriété, la protection des investisseurs minoritaires, le commerce transfrontalier, l'exécution des contrats, le règlement de l'insolvabilité, le paiement des impôts sont des sous-domaines dans lesquels les transformations orientées vers plus de simplification et moins de lenteurs inexplicables doivent davantage être répertoriées. Par ailleurs, il ne faut pas perdre de vue que le Doing Business n'est pas le seul outil international d'appréciation des efforts réalisés en matière d'amélioration du climat des affaires. Aujourd’hui, je pense qu'il faut une claire évaluation du dispositif institutionnel destiné à stimuler l'attractivité de notre pays. Les efforts des uns devraient se faire en cohérence avec ceux des autres et les passerelles de concertation doivent être développées. Une mise en réseau des acteurs  qui impliquerait étroitement le secteur privé et qui aurait une API réformée comme pivot du dispositif pourrait être une piste à creuser. Au demeurant, les standards d'intervention actuels en matière d'information, d'orientation et d'accompagnement gagneraient à être améliorés significativement.

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