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Ô cameroun !
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3 mars 2018

FILIÈRE OIGNON DANS LE SEPTENTRION : LES PRODUCTEURS APPELÉS À INFLUENCER LES PRIX SUR LE MARCHÉ

On connaît l’astuce des bayam-sellams quand ils s’approvisionnent en oignon dans le Grand Nord (et partout, en vérité !) : le sac coûte tellement peu cher que, généralement, ils discutent juste pour papoter, pour le principe du marchandage. En effet, les prix sont souvent si bas qu’ils frisent le ridicule, surtout au regard de ce qu’ils vont gagner à la revente sur les marchés de Yaoundé ou Douala, pour prendre l’exemple de ces grandes villes. Un sac d’oignon acquis pour une bouchée de pain à Gazawa – disons à 10 000 FCFA –, va rapporter jusqu’à 5 fois plus rendu au marché de Mvog-Mbi. On devine où se trouve l’arnaque (involontaire, pour être gentil) : le producteur de Tchontchi ne sait pas que son oignon vaut en réalité de l’or sur les étals du Grand Sud, et tout le bénéfice de leur travail va dans les poches des acheteurs qui, eux, sont bien au courant parce qu’ils visent les consommateurs prêts à payer cet oignon au prix fort.

La solution à ce « marché de dupes » est actuellement proposée par le Président du CAFOEN, le Comité des acteurs de la filière oignon dans l’Extrême-Nord, Mohamad Bachar :  œuvrer en sorte que les producteurs connaissent en temps réel le prix de l’oignon sur les marchés du Sud, afin qu’ils fixent leur prix de vente en tenant compte de cette donnée, car il n’ya pas de raison que seuls les acheteurs s’entendent sur un prix d’achat standard généralement bas, et tirent tout le bénéfice de la filière, au détriment de ceux qui le méritent le plus, à savoir les producteurs du Septentrion. M. Bachar le dit à sa manière habituelle, claire et sans fioritures : « L’idée c’est de donner désormais une force de proposition aux producteurs d’oignon de nos régions. Actuellement ils ignorent pour la plupart complètement le niveau des prix de vente sur les marchés lointains du Sud. Or tout le monde sait que les acheteurs proposent leurs prix et achètent en fonction de cette donne. C’est donc en réalité eux qui font la loi ! Et bien entendu, les affaires étant les affaires, ils font de plus larges profits que les producteurs d’oignon eux-mêmes qui, eux, ont investi dans la production… »

Les modalités pratiques de la mise à disposition des informations sur le prix de l’oignon sur ces marchés de destination de la production du Septentrion restent, cependant, à déterminer. Mais on annonce déjà de recueillir et publier régulièrement dans les prochaines semaines, les prix sur les principaux marchés de Douala (Mboppi, Central, Congo) et Yaoundé (Mokolo, Huitième).

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