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Rita DIBA | 09-04-2018 10:47

 Une des réalisations de la 3e mission humanitaire bordelaise à l’hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Douala du 2 au 5 avril 2018.

Jeudi 5 avril 2018 à l’hôpital gynéco-obstétrique de pédiatrique de Douala (HGOPED), au quartier Yassa. Il est presque 19h30 dans l’une des salles d’hospitalisation de l’unité Pédiatrie et le petit Adelphe Herman, un an sept mois, est endormi sous le regard plein d’espoir de sa mère, Philomène Maïdjane.

La jeune femme est venue spécialement de Maroua, dans la région de l’Extrême-Nord, après avoir eu vent de la 3e mission humanitaire de soins aux enfants souffrant d’hydrocéphalie et de spina bifida conduite par l’association bordelaise TEO Aquitaine à l’HGOPED.

Une aubaine pour cette mère qui n’a pas assez de moyens et qui avait déjà dû supporter l’opération de spina bifida constaté à la naissance de son fils. Il fallait maintenant opérer l’hydrocéphalie de l’enfant. Une opération menée avec succès le vendredi dernier.

Avec Adelphe Herman, c’est ainsi un peu plus d’une dizaine d’enfants en bas-âge qui ont été opérés à l’hôpital gynéco par le Pr Jean-Rodolphe Vignes, neurochirurgien, et son équipe venue de France. Accompagnés depuis le 2 avril par leurs homologues camerounais. Ensemble, ils ont procédé à la consultation de cent enfants. Ils ont aussi échangé avec les parents d’enfants malades sur les difficultés au quotidien qu’ils rencontrent. Ces difficultés sont notamment financières, car comme l’explique le Pr. Emile Mboudou, directeur général de l’HGOPED, une intervention neurochirurgicale coûte cher, au minimum 450 000F. Une somme qui n’est pas à la portée de beaucoup, surtout qu’il faut tenir compte de dépenses périphériques. Sabine Djoukong, grand-mère d’un enfant opéré d’hydrocéphalie, Daniel âgé de 3 ans six mois, a par exemple déboursé 275 000F en IRM dans deux formations hospitalières.

Pour l’équipe bordelaise, notamment le Dr Jean-Michel Pedespan, neuropédiatre, il faut mettre l’accent sur la prévention primaire. Par exemple, se pencher sur l’alimentation des femmes, la maladie étant provoquée par le manque de vitamine B9, acide folique.

La population a besoin d’être sensibilisée, et le diagnostic précoce est recommandé. Il faudrait apprendre à tous les personnels de santé, et même aux parents, à vérifier le périmètre crânien des enfants. L’une des résolutions de cette 3e mission est le groupe d’entraide que les parents ont décidé de mettre sur pied.

Une mission particulièrement appréciée par le Pr. Mboudou, notamment le fait de bénéficier de l’expertise des médecins bordelais, le transfert de compétences étant l’un des axes de cette coopération entre TEO Aquitaine et les formations hospitalières camerounaises. En effet, en novembre prochain, l’association sera à Yaoundé.