Chantal Lewat : « Tout le Cameroun a son économie à défendre »

Politique
Jean Francis BELIBI | 28-06-2018 07:53

Madame la présidente, au lendemain de 18e session du Conseil national du Tourisme qui s’est penchée sur la prise en compte du tourisme durable dans le développement urbain en vue de la CAN 2019, quel est l’état des lieux dans ce secteur ?

Depuis plus de trois ans, le secteur touristique est en ébullition. Partout, des infrastructures se font, pas simplement dans le secteur directement lié au tourisme, mais aussi dans des domaines connexes pour accueillir cet événement. A moins d’un an de la tenue de la CAN au Cameroun, nous sommes dans le pipe. Depuis l’annonce de la tenue de cet événement sportif au Cameroun, ceux qui ont pu se sont attelés à investir pour augmenter l’offre, non seulement hôtelière, mais aussi touristique. Vous allez vous rendre compte qu’il y a de plus en plus de sites qui s’organisent pour mieux accueillir les visiteurs et mieux faire connaître les tréfonds de notre pays.

Tout cela correspond-il au cahier des charges qui est celui de notre pays pour vous qui avez pris part aux travaux de la 18e session du Conseil du Tourisme ?

Il faut souligner que tout le Cameroun a son économie à défendre. Les opérateurs du secteur privé par exemple ont des investissements à rentabiliser. Nous venons à côté du cadre réglementaire pour faire fleurir les investissements. Pour ce qui est des exigences, celles-ci sont respectées, sinon nous ne pourrons pas abriter cet événement. Je ne comprends même pas que nous puissions avoir des interrogations à nous faire là-dessus. La Confédération africaine de football, la présidence de la République, le ministère des Sports et de l’Education physique sont des personnes morales qui œuvrent chaque jour à enlever les écueils qui peuvent gêner. A côté de cela, nous travaillons pour que l’offre soit suffisante en espérant que nous pourrions avoir au moins un million de personnes pendant un mois qui vont effectuer des va-et-vient à travers le pays. Un million de touristes, c’est ce qui est prévu dans le DSCE en 2020. Si nous pouvons y arriver un an avant, pourquoi pas ? Si nous allons simplement au Nigeria voisin, pensez-vous que nous ne pouvons pas avoir au moins 500.000 personnes qui viennent de ce pays frère ? Tout dépend de l’organisation que nous mettons en place pour cela pour assurer l’accueil.

Le secteur touristique, ce ne sont pas seulement les hôtels et autres sites...

Si je prends simplement le cas du secteur hospitalier, savez-vous que les hôpitaux du Cameroun servent aux pays voisins dont les ressortissants viennent s’y faire soigner parce qu’ils les considèrent comme des hôpitaux de référence. A Douala où je suis basé, ils y viennent et en parlent avec fierté. Ce n’est pas parfait, mais nous pouvons mieux faire. Il y a un tourisme médical qui se fait au Cameroun. Les pays étrangers envoient leurs ressortissants se faire soigner dans notre pays. Le ministère de la Santé publique est en train de mieux se préparer pour cela. J’ai récemment été impressionnée par la qualité des soins qui ont été administrés à ma mère à l’Hôpital général de Douala. Ça veut dire que nous sommes nous-mêmes de piètres consommateurs de nos produits. Il y a des pays non loin de nous qui ont accueilli cette compétition et qui ne présentent pas les mêmes infrastructures. Il nous reste 11 mois pour nous ajuster. Dans notre secteur, nous voulons montrer le miracle camerounais. Pour avoir pris part à cinq CAN et trois coupes de monde. La meilleure coupe du monde se déroulait en Afrique. Nous pouvons dire que le Cameroun sera au top l’année prochaine.

Quels dividendes le Cameroun peut-il tirer de l’organisation de cette CAN ?

Pendant un mois, si l’on imagine un plan marketing, en direction des pays voisins ou simplement des 23 autres qui viendront à cette CAN, je suis certaine que le résultat sera au-delà des espérances. Ceci concerne simplement les pays qualifiés. D’autres personnes voudront profiter de cette occasion pour découvrir notre pays. Il s’agit maintenant d’élaborer ce plan marketing parce que d’ici la fin de l’année, certaines personnes auront arrêté leurs lieux de destination touristique pour 2019. Si vous y ajoutez, les Camerounais eux-mêmes, l’on ira bien au-delà du million de touristes pour cette période. Et tous les secteurs vont en profiter.