Bolivie Wakam : ''Africa Solar Tech veut participer au développement économique et technologique du Cameroun''

Une élite d'un village situé dans le nord-ouest du Cameroun affirmait récemment sur les écrans de la Cameroon-Radio and Television que si chaque camerounais contribuait au développement de son village, le Cameroun serait développé. Nos sages ancêtres ajouteraient certainement aussi que dans notre pays qui compte plus de deux cent communautés ethniques, pour développer le Cameroun, on devrait faire davantage confiance, aux camerounais qui contribuent accessoirement,individuellement ou collectivement au bien-être des membres de leur communauté.

Autrement dit, l'homme qui travaille bien pour son village et qui contribue à l'élever, travaille bien pour le Cameroun et contribue également à l'élever.

Bolivie Wakam, jeune camerounais né le 18 mars 1988 à Batoufam dans le l'Ouest du Cameroun, et dirigeant d'Africa Tech Solar pense même que le développement '' doit partir des milieux ruraux vers les milieux urbains et non l’inverse''.

Ayant effectué tout son cursus primaire dans la capitale économique Douala, il se rendra en Italie en 2011 pour y étudier notamment le Génie en Automatisme (Université de Bologne) et Génie des Énergies Renouvelables et environnementale à l' Université de Genova, Campus polytechnique de Savona.

C'est tout naturellement qu'il s'est lancé tout récemment dans l'aventure entrepreneuriale dans le secteur de l'énergie solaire tout en se consacrant abondemment et régulièrement à son village Batoufam, situé dans l'Ouest Cameroun, qu'il veut contribuer à développer, à travers des multiples formations concrètes dans le montage et la maintenance  des panneaux solaires ou encore dans la conception et le montage des circuits électriques. Il mous expose dans cet entrerien sa vision de citoyen qui apporte sa pierre à la construction de la Nation.

Vous êtes un camerounais, de la communauté Batoufam. En quoi cette appartenance à cette communauté et à la nation camerounaise fait de vous ce que vous êtes?

Batoufam est un des plus petits villages de l’arrondissement de Bayangam, petit de par sa superficie, seulement il se fait remarquer sur plusieurs plans, c’est dans ce village que les grossistes du Cameroun viennent chercher les pommes de terres, c’est dans ce village que les grossistes viennent chercher les kolas, c’est ce village qui a réuni il y’a si peu les chefs traditionnels d’Afrique, voilà pourquoi on dit de lui ;''Batoufam : petit village au grand cœur''. Les Batoufam aiment les grands défis, demandez à Geremi Njitap ou encore Flavy Nono,etc…

 Vous dirigez la toute jeune entreprise Africa Tech Solar. Pouvez-vous nous présenter un peu l'historique, les missions et les raisons qui vous ont amené à vous lancer dans cette aventure?

Bolivie Wakam : Coupez l’électricité aujourd’hui au Cameroun, tout arrête de fonctionner, il n' y a plus de vie sans énergie électrique, voilà pourquoi c’est le premier défi de nos dirigeants, électrification du continent. N'oublions pas, ce fut le premier commandement de Dieu selon la Bible des Chrétiens ''Que la lumière soit, et la lumière fut’’ rien n’est possible sans lumières nos dirigeants s’attèlent à valoriser nos potentiels hydroélectriques pour l’industrialisation, il est important de penser aussi aux ménages , et rien de plus simple que de profiter de la merveille que la nature nous offre gratuitement, le soleil.

Voilà ce qui m’a motivé, donner de l’électricité aux populations surtout en milieu rural, pour faciliter la communication, car difficile de savoir qu’on ne peut pas joindre x ou y depuis Batoufam parce que la batterie est déchargée, permettre aux élèves d’étudier dans de bonnes conditions, et aussi pour potabiliser l’eau à partir de l’énergie solaire pour ne plus entendre parler de choléra.

Vous êtes très présent dans votre village Batoufam à travers un certain nombre d'actions. Pourquoi vous impliquez vous tant dans le développement de ce petit coin de paradis sur Terre. Et pouvez-vous résumer en quelques phrases les différentes actions que vous avez menées jusqu'à présent?

Bolivie Wakam : Batoufam fait partie de ce qu’on appelle en Afrique les zones rurales. Pour ce qui est du Cameroun, on estime que plus de 60% de la population vit en milieu rural, ce sont qu’il faut cibler, ce sont eux qui ont besoin de développement parce qu’en réalité, ce développement selon moi doit partir des milieux ruraux vers les milieux urbains et non l’inverse.

Et pour développer ces régions l’État a besoin de nous, les particuliers et privés pour porter des initiatives de développement, le gouvernement pourra les accompagner par LA SUITE ;

Depuis deux ans nous formons des jeunes dans les domaines du montage et dans la maintenance des panneaux solaires, la conception et le montage des circuits électriques, et depuis la dernière formation de ce mois d’avril , nous avons attaqué le domaine de la programmation et maintenance informatique.

Combien de personnes avez-vous jusqu'à présent formé en technologie de l'énergie solaire? et des échos que vous avez, est ce que vos formations ont un impact, les jeunes les réutilisent-elles pour aboutir à quelque chose de concret, de l'énergie ou de la lumière ou auparavant il n y en avait pas?

Bolivie Wakam : Plus de 60 Jeunes déjà formés. Les deux premieres formations concernaient plus les élèves de l’arrondissement de Bayangam a savoir ceux de Batoufam ; Bandrefam, Bayangam ,Bangang Fokam,etc … c’était beaucoup plus difficile pour nous d’autant plus que le niveau de base de ses jeunes n'était pas trop adapté à nos formations, il fallait les mettre à niveau beaucoup plus sur les questions de dimensionnement des plaques et autres. Certains ayant des connaissances basiques en électronique et en électricité se sont installés à Bafoussam et Bandjoun.Cette année nous avons eu des étudiants, fonctionnaires du ministère des mines et enseignants des lycées qui sont venus pour cette formation, et dont les témoignages ont impressionné les personalités présentes lors de la cérémonie de clôture.

Pour les élèves de l’arrondissement, nous veillons à ce qu’ils soient présents à toutes les séances de formations, ce qui les aidera à être aguerris et prêts à affronter le millieu professionnel après leur baccalauréat.

 Vous êtes spécialisé dans les technologies d'énergie solaire. Quel impact une telle technologie peut avoir chez nous au Cameroun alors que l'accès à l'énergie électrique reste très compliquée sur l'ensemble du territoire?

Bolivie Wakam : Comme je l’ai dit plus haut, rien n'est possible sans energie électrique, il est plus facile d’avoir de l'énergie électrique qui est issue d’une source inépuisable et renouvellable, avec le laboratoire de mon université, jai travaillé sur un système de tropicalisation des panneaux solaires adaptés à l’Afrique, et ça marche.

Peut-on dire que ces technologies sont aujourd'hui accessibles au Cameroun, en terme de coût surtout pour nos populations?

Bolivie Wakam : Bien sûr, la technologie solaire n'est pas du tout complexe et le coût d’acquisition abordable pour le camerounais moyen, pour ce qui est des zones rurales, et l’électrification des espaces publics, nous sollicitons plus les élites et autorités administratives, pour ceux qui est des ménages nous avons conçu des lampes solaires appelées lampe Aladin pour des familles qui n'ont pas assez d argent, et pour des familles qui peuvent se faire une petite installation solaire, nous avons des prix très abordables pour les panneaux solaires que nous avons réussi à tropicaliser.

Est-il envisageable, selon vos connaissances, que l’on puisse fabriquer ici au Cameroun de A à Z, en tenant compte des matériaux nécessaires, des plaques solaires par exemple ou tout autre outil permettant l’accès à de l’énergie solaire, actuellement ou dans un avenir proche ? Est-ce une technologie accessible pour nos ingénieurs ?

Bolivie Wakam : Nous avons du potentiel, dans le cadre des formations et mon equipe Africa Tech Solar, je travaille avec des jeunes ingénieurs camerounais en energie renouvellables,j’ai réussi à tropicaliser les panneaux solaires adaptés à l'environment africain, vous savez la nature et l’environnement au Cameroun par exemple n'est pas le même qu’en Chine ou en Italie, j’ai réussi à fabriquer et monter un système pour les lampes d’aladin qui fonctionne parfaitement et adapté à l’environnement africain pour les familles pauvres .Tout ce dont Africa Tech Solar a besoin c’est un financemlent pour se lancer dans la fabrication du matériel nécessaire dans toute la chaine de A à Z pour les lampadaires solaires.

Enfin, quelles sont vos ambitions personnelles et celles de votre entreprise, Africa Tech Solar, à moyen et à long terme ?

Bolivie Wakam : Mon ambition c’est aider les jeunes à trouver du travail que ce soit en entreprise ou avec l’auto emploi, et participer au développement économique et technologique du Cameroun, le gouvernement a un vaste projet d’électrification par le solaire, il faudra de la main d’œuvre locale non seulement pour éviter d’en importer de Chine, une jeunesse prête pour le transfert de technologie de Huawei, et enfin pour les ambitions chez Africa Solar Tech, sortir de la dépendance de pays dont la Chine dans les importations des panneaux et lampadaires solaires ,et pourquoi pas exporter le made in Cameroun. Nous avons le soleil, à nous de vendre la technologie pour la capter aux autres pays et non l’inverse. Les autres ne viendront pas toujours étudier puis nous vendre ce qui est utile pour nous.